Un bénéfice au long cours de l’immunothérapie chez certains patients, commentaires du Professeur Couraud

Par De l'Air!
Il y a 6 ans

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D’après Garon EB, Hellmann MD, Rizvi NA, Carcereny E, Leighl NB, Ahn MJ, Eder JP, Balmanoukian AS, Aggarwal C, Horn L, Patnaik A, Gubens M, Ramalingam SS, Felip E, Goldman JW, Scalzo C, Jensen E, Kush DA, Hui R. Five-Year Overall Survival for Patients With Advanced Non‒Small-Cell Lung Cancer Treated With Pembrolizumab: Results From the Phase I KEYNOTE-001 Study. J Clin Oncol. 2019 Jun 2:JCO1900934. doi: 10.1200/JCO.19.00934.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31154919

Cet article, présenté à Chicago au congrès de l’ASCO 2019, a fait beaucoup parler de lui dans les médias grand public mais ses résultats ont une portée limitée (bien qu’intéressante). L’idée de cet article est d’étudier les effets sur le long terme (à 5 ans en l’occurrence) d’une immunothérapie. Il s’agit en réalité d’une des toutes premières études d’immunothérapie dans le cancer du poumon – l’étude Keynote 001 – évaluant l’efficacité du pembrolizumab. Dans cette étude très précoce (dans lequel on étudiait surtout la dose à administrer, les principaux effets indésirables, et les grandes lignes de l’efficacité), près de 550 patients avec un cancer du poumon ont été inclus : 101 dès le début de leur maladie métastatique (ce qu’on appelle la 1ère ligne), et 449 après échec de un ou plusieurs traitements par chimiothérapie. Au total, 17% des patients présentent des effets indésirables spécifiques de l’immunothérapie (effets auto-immuns), essentiellement de faible intensité. Ce sont surtout des problèmes de dérèglement de la thyroïde (10%, habituellement peu sévère), des atteintes pulmonaires (près de 5% mais dont la moitié sont sévères). A 5ans, près d’un quart des patients qui reçoivent ce traitement en première ligne sont en vie. Ils sont 15% dans le groupe qui a déjà reçu un ou plusieurs traitements avant l’immunothérapie. Les cancers qui présentent une augmentation d’un marqueur de l’immunothérapie à leur surface (immunohistochimie PDL1) sont même de meilleur pronostic encore puisque un tiers des patients qui en bénéficient en première ligne sont en vie à 5 ans. Ces données ne sont pas forcément très utiles au quotidien car les indications de l’immunothérapie ont évolué ces dernières années, mais elles sont très encourageantes globalement et témoignent de la place déterminante de cette nouvelle modalité de traitement du cancer du poumon.